Asahi-yaki, terres et porcelaines et Uji

Je présente désormais sur Thés du Japon une série d'accessoires, hôhin, tasses, yuzamashi, shiboridashi, création du célèbre atelier de Uji : Asahi-yaki. 
Je dois dire que je suis depuis quelque temps devenu complètement accroc à la série en porcelaine émaillée de bleu "kahinseiki",et que je n'utilise presque plus que ce hôhin pour mes thés japonais. Cela est une bonne occasion de redécouverte de mes thés infusés en porcelaine, chose qui n'était pas vraiment dans mes habitudes.
Même si ces porcelaines sont un peu lourdes, surtout comparées aux versions en terre (émaillées), le visuel, formes et couleurs, la prise en main, et l'utilisation d'une manière générale du hôhin pour préparer le thé, sont un véritable bonheur.
Avec ces hôhin, on remarque la très grandes finesse du filtre, rare pour ce type d'objet,le couvercle parfaitement adapté, l'ouverture en forme de "lune de 3 jours" au niveau du filtre, empêchant des fuites lors de la verse, et le rebord en retrait permettant de sortir les feuilles très facilement. J'adore l’élégance de la forme du bec.


Les origines de cet atelier, dont les chefs se succèdent de père en fils depuis 16 générations, remontent au début du 17ème siècle. Ce "four" est ouvert sur les bords de la rivière Ujigawa, sur la rive opposée à celle ou se trouve le Byôdô-in. On peut aujourd'hui s'y rendre, se qui constitue une promenade charmante tant les lieux sont agréables. Uji est alors le centre de la production du thé, du matcha, alors que la cérémonie du thé à pris un essor sans pareille sous l'influence de Sen non Rikyû. Dès la première génération, Asahi-yaki est complètement dédié à la conception de bols et autres accessoires pour le sadô, et travailla sous les instruction de Kobori Enshu, seigneur féodal, mais aussi (et surtout) maitre de thé très influent. La plupart des différentes traditions de poteries japonaises préexistaient à la cérémonie du thé, et y ont adapté leur travaux, qu'une tradition soit créée dans le but unique de créer des accessoires pour le thé est un phénomène non pas unique, mais cependant minoritaire.
Les trois premières générations continuèrent à fabriquer des objets très appréciés des grands de ce monde. il s'agit d'une production en terre, céramique, provenant des montagnes environnantes.
Mais avec le déplacement du centre du pouvoir et du centre culturel de Kyôto vers Edo (future Tôkyô), de la 4ème à la 7ème génération, Asahi-yaki vécu des heures sombres, et doit de mettre à la production de tuiles.
Avec la 8ème génération, Chôeei, l'atelier se lie avec la famille noble des Niwata d'abord grâce à une importante commande de tuiles pour des réparations à la suite de la rébellion des portes Hamaguri (1864), sortant l'atelier d'une période sombre. C'est alors que Asahi-yaki commence aussi à produire des accessoires pour le sencha, apparu au siècle précédent, et dont la pratique se cristallise alors dans le sencha-dô. Il faut noter qu'aujourd'hui encore à Kyôto, on utilise pour les thés de qualité beaucoup plus volontiers des hôhin que des kyusu. On y produit beaucoup de thés ombrés, gyokuro ou kabuse-cha, que l'on prépare avec peu d'eau très tiède, ce qui fait que la poignée d'un kyusu n'est pas vraiment utile.

C'est une parenthèse mais dans les années 1920, Matsubayashi Tsurunosuke, jeune frère du 13ème chef Asahi-yaki part pour l'Angleterre et apporta un soutient technique aux débuts de l'atelier Leach Potery de Bernad Leach de retour du Japon.

Aujourd'hui encore Asahi-yaki produit des bols, mizusashi, cha-ire pour la cérémonie du thé et le matcha, mais aussi des tasses, yuzamashi, hôhin et shibori-dashi, en terre et en porcelaine. C'est Hôsai, 15ème génération qui est le chef actuel, mais une importante parti de la production est confiée à son fils Matsubayashi Yûsuke, qui crée les œuvres que je présente aujourd'hui.
Yûsuke est un véritable amateur de thé, cette passion se retrouvant naturellement dans son travail.

Je vous laisse admirer.
















Commentaires

  1. Belle étude sur ces porcelaines et belles photos.

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  2. Merci beaucoup pour cette présentation de porcelaines. Ce bleu est magnifique. La prochaine fois que j'irai à Kyoto, je tacherai de passer dans ce magasin !

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  3. C'est à Uji, pas Kyôto.... et puis surtout c'est disponible sur Thés du Japon.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. Pour répondre au précédent commentaire "effacé par l'auteur", d'abord, merci, et en ce qui concerne les supports, ces soucoupes en étain sont disponible sur Thés du Japon.

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  6. Merci d'y avoir tout de même répondu.

    À la relecture, ma remarque sur les photographies m'avait paru un peu cavalière, d'où la suppression.

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  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  8. Ce bel article m'avait plus que motivé à essayer les pièces de ce service en porcelaine bleue Asahi-Yaki.


    Je viens de compléter ma collection par l'achat du hohin. Et je n'ai désormais plus de cesse que d'y faire infuser tous les thés que je connais bien.

    Je constate déjà très vite que la différence est des plus sensibles. J'utilisais jusqu'alors alors volontiers un kyusu ("yôhen" Tokoname-yaki par Itô Seiji, que j'aime beaucoup) pour infuser mes senchas. Infusés dans mon hohin, j'ai l'impression de les redécouvrir complètement. Si je devais en quelque mots dire la différence, je dirais volontiers que j'ai ajouté le nez à la bouche ! Deux exemples concrets : je n'avais pas eu auparavant l'occasion de sentir à quel point le Sencha de Uji, Wazuka, cultivar Oku-midori était à ce point parfumé (riche en bouche et au nez), ni profité pleinement de la très subtile délicatesse sucrée du Sencha de Kawane, Moto-Fujikawa, cultivar Shizu-7132, dont je vais désormais avoir le plus grand mal à me passer.

    Comme pour le shiboridashi, je vais m'habituer très rapidement à son absence de poignée. Elle est cependant compensée ici par une verse jusqu'à la dernière goutte d'une précision vraiment exceptionnelle. Autrement dit, je suis enchanté de mon investissement, et je vais inviter mon hohin à toutes mes dégustations !

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  9. Bonjour Didier
    Merci pour votre commentaire, je suis heureux que ces pièces vous apportent du plaisir dans votre pratique du thé !
    Florent

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